Le 1er mai, fête du Travail, est un jour férié particulier en France, avec des règles spécifiques concernant le travail. Si pour beaucoup il représente un jour de repos, certains secteurs d’activité continuent de fonctionner. Voici tout ce qu’il faut savoir sur les personnes autorisées à travailler ce jour-là et dans quelles conditions.
Le statut particulier du 1er mai dans le droit du travail
Le 1er mai occupe une place unique parmi les jours fériés français. Contrairement aux autres jours fériés, le 1er mai est le seul jour férié obligatoirement chômé pour tous les salariés, sauf exceptions précisément encadrées par la loi. Cette particularité trouve son origine dans la loi du 30 avril 1947 qui a officialisé le caractère chômé et payé de cette journée pour commémorer les luttes ouvrières et célébrer la fête du Travail.
Le Code du travail précise dans son article L. 3133-4 que le 1er mai est férié et chômé pour l’ensemble des salariés. Cette disposition s’applique à tous les employeurs, quelle que soit la taille de l’entreprise ou le secteur d’activité. Le non-respect de cette obligation peut entraîner des sanctions pour l’employeur, notamment des amendes pour travail illégal si aucune des exceptions légales ne s’applique à la situation.
Les secteurs autorisés à fonctionner le 1er mai
Malgré son caractère obligatoirement chômé, certaines activités ne peuvent s’interrompre, même le jour de la fête du Travail. La loi prévoit ainsi des exceptions pour les établissements et services qui ne peuvent interrompre leur activité en raison de la nature de leur travail ou des besoins du public.
Parmi ces secteurs figurent en premier lieu les services de santé et de soins : hôpitaux, cliniques, EHPAD, services d’aide à domicile pour les personnes dépendantes. Les personnels soignants (médecins, infirmiers, aides-soignants) et les personnels techniques nécessaires au fonctionnement de ces établissements sont ainsi autorisés à travailler le 1er mai.
Les services de sécurité et de secours font partie des secteurs qui ne peuvent cesser leur activité : police, gendarmerie, pompiers, sécurité civile. De même, les transports publics maintiennent généralement un service minimum, impliquant que conducteurs, contrôleurs et agents de maintenance travaillent ce jour-là, mais souvent avec des effectifs réduits.
Les commerces et l’hôtellerie-restauration face au 1er mai
Dans le secteur du commerce, la situation est plus nuancée. Les commerces alimentaires peuvent ouvrir le matin jusqu’à midi, conformément à une tradition bien ancrée. Pour les autres commerces, l’ouverture n’est généralement pas autorisée, sauf dans les zones touristiques internationales où des dérogations permanentes existent.
L’hôtellerie-restauration constitue un cas particulier. Les hôtels, par la nature de leur activité qui implique une continuité de service, peuvent rester ouverts. Les restaurants, quant à eux, ont la possibilité d’ouvrir mais ne peuvent contraindre leurs salariés à travailler ce jour-là. La décision d’ouverture relève donc de la politique de chaque établissement et de l’accord des salariés qui doivent être volontaires.
Les établissements de loisirs comme les cinémas, musées et parcs d’attractions peuvent généralement ouvrir leurs portes, mais là encore avec du personnel volontaire. Ces secteurs font partie de ceux où la demande du public est forte les jours fériés, justifiant ainsi leur fonctionnement.
La rémunération majorée pour le travail du 1er mai
Travailler le 1er mai ouvre droit à une compensation financière particulière. Contrairement aux autres jours fériés où la majoration est souvent définie par convention collective, le 1er mai bénéficie d’un régime légal strict. Les salariés qui travaillent ce jour-là ont droit, en plus de leur salaire habituel, à une indemnité égale au montant de ce salaire.
Concrètement, cela signifie que le travail effectué le 1er mai est payé double. Cette majoration s’applique à tous les salariés, quel que soit leur statut (CDI, CDD, intérimaires) ou leur ancienneté dans l’entreprise. Pour les salariés payés au pourboire, l’employeur doit verser une indemnité égale au salaire minimum correspondant à leur catégorie professionnelle.
Dans certains secteurs comme l’hôtellerie-restauration ou la santé, des conventions collectives peuvent prévoir des dispositions encore plus favorables, comme une majoration supérieure ou un repos compensateur additionnel.
Le cas des salariés dont le 1er mai est un jour de repos habituel
Une question se pose fréquemment : que se passe-t-il lorsque le 1er mai tombe un jour habituellement non travaillé pour le salarié, comme un samedi pour ceux qui travaillent du lundi au vendredi, ou un dimanche pour d’autres ?
Dans ce cas précis, le salarié ne bénéficie pas automatiquement d’un jour de repos compensateur ou d’une indemnité particulière. Le 1er mai étant férié et chômé, la loi considère que l’obligation est remplie si le salarié ne travaille pas ce jour-là, même si c’est un jour où il n’aurait de toute façon pas travaillé.
Toutefois, certaines conventions collectives ou accords d’entreprise peuvent prévoir des dispositions plus favorables, comme l’octroi d’un jour de repos compensateur ou d’une prime spécifique. Il est donc recommandé aux salariés de consulter leur convention collective ou leur accord d’entreprise pour connaître leurs droits exacts.
Les obligations des employeurs vis-à-vis du travail le 1er mai
Les employeurs souhaitant faire travailler leurs salariés le 1er mai doivent respecter plusieurs obligations légales. Ils doivent d’abord s’assurer que leur activité entre bien dans le cadre des exceptions prévues par la loi. Ensuite, ils doivent informer les salariés concernés dans un délai raisonnable.
Dans les secteurs où le travail le 1er mai n’est pas imposé par la nature de l’activité, l’employeur doit recueillir l’accord des salariés. Le refus d’un salarié de travailler ce jour-là ne peut constituer une faute ni un motif de sanction. L’employeur doit organiser le travail en fonction des volontaires disponibles.
Les représentants du personnel, notamment le comité social et économique (CSE), doivent être consultés sur l’organisation du travail lors des jours fériés, y compris le 1er mai. Cette consultation permet d’anticiper les besoins en personnel et d’organiser au mieux la continuité de service tout en respectant les droits des salariés.