Une première européenne se prépare dans le monde de l’intelligence artificielle. La startup française LightOn s’apprête à faire son entrée en Bourse, marquant ainsi un tournant majeur pour l’écosystème tech du Vieux Continent. Plongée dans les coulisses de cette opération qui pourrait redéfinir le paysage de l’IA en Europe.
Un pionnier français de l’IA générative franchit le pas de la cotation
Dans un contexte où l’intelligence artificielle générative fait la une des médias et attise les convoitises des investisseurs, LightOn s’apprête à marquer l’histoire. Cette jeune pousse tricolore, spécialisée dans les grands modèles de langage (LLM), a annoncé son intention de s’introduire sur le marché Euronext Growth à Paris. Une décision audacieuse qui fait d’elle la toute première entreprise européenne d’IA générative à oser le grand saut vers les marchés financiers.
Fondée par Igor Carron et Laurent Daudet, LightOn s’est rapidement imposée comme un acteur incontournable dans le domaine des solutions d’IA pour les entreprises et les institutions. Son expertise dans les LLM, ces modèles capables de comprendre et de générer du langage naturel, lui a permis de séduire de grands groupes en France et à l’international. Avec cette introduction en Bourse prévue pour le 26 novembre, LightOn ouvre une nouvelle page de son histoire, mais aussi de celle de la tech européenne.
Les ambitions d’une licorne en devenir
L’opération financière de LightOn ne manque pas d’ambition. Avec un prix de souscription fixé à 10,35 euros par action, la startup vise une valorisation d’environ 50 millions d’euros. Un montant qui peut paraître modeste comparé aux géants américains de l’IA, mais qui représente une étape cruciale pour l’écosystème européen. En parallèle de son introduction, LightOn prévoit une augmentation de capital d’environ 10,4 millions d’euros, démontrant sa volonté de se donner les moyens de ses ambitions.
Les dirigeants de LightOn ne cachent pas leur optimisme quant à l’avenir de leur entreprise. Ils projettent un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros et une marge d’EBITDA de 40% d’ici 2027. Des objectifs ambitieux qui témoignent de la confiance de l’équipe dans le potentiel de croissance du marché de l’IA générative. Cette introduction en Bourse pourrait bien être le tremplin dont LightOn avait besoin pour accélérer son développement et s’imposer comme un leader européen de l’IA.
Un signal fort pour la tech européenne
L’entrée en Bourse de LightOn ne se limite pas à une simple opération financière. Elle envoie un signal fort à l’ensemble de l’écosystème technologique européen. Alors que de nombreuses startups du continent préfèrent encore lever des fonds en restant privées, à l’image de Mistral AI en France ou DeepL en Allemagne, LightOn ouvre la voie à une nouvelle stratégie de croissance. Cette décision pourrait bien inspirer d’autres pépites européennes à suivre le même chemin.
Stéphane Boujnah, directeur général d’Euronext, a d’ailleurs récemment déclaré qu’un nombre important d’entreprises technologiques de l’Union européenne étaient prêtes à être cotées en bourse. L’initiative de LightOn pourrait donc être le début d’une vague d’introductions dans le secteur de la tech, renforçant ainsi la position de l’Europe sur l’échiquier mondial de l’innovation.
Les enjeux pour la France et l’Europe
L’introduction en Bourse de LightOn s’inscrit dans un contexte plus large de course à l’innovation technologique. La France, qui nourrit l’ambition de devenir le hub principal de l’intelligence artificielle en Europe, voit dans cette opération une opportunité de combler le retard accumulé face aux États-Unis et au Royaume-Uni. Le président Emmanuel Macron a d’ailleurs fixé un objectif ambitieux : atteindre les 100 licornes technologiques françaises d’ici 2030, contre seulement 27 actuellement.
Au-delà des frontières hexagonales, c’est tout l’écosystème européen de l’IA qui pourrait bénéficier de cette percée. En démontrant qu’il est possible pour une startup européenne d’IA générative de s’introduire en Bourse avec succès, LightOn ouvre la voie à d’autres acteurs du continent. Cette dynamique pourrait contribuer à renforcer l’autonomie technologique de l’Europe dans un domaine stratégique, tout en attirant davantage d’investissements dans le secteur.
Les défis à relever pour LightOn
Malgré l’enthousiasme suscité par cette annonce, LightOn devra faire face à de nombreux défis. Le premier sera de convaincre les investisseurs de la pertinence de son modèle économique dans un secteur en constante évolution. La startup devra également prouver sa capacité à se démarquer face à la concurrence féroce des géants américains et chinois de l’IA, qui disposent de ressources financières et technologiques considérables.
Un autre enjeu de taille sera de maintenir son rythme d’innovation tout en répondant aux exigences de transparence et de gouvernance propres aux sociétés cotées. LightOn devra trouver le juste équilibre entre ses ambitions de croissance et les attentes des actionnaires, tout en restant fidèle à sa vision et à ses valeurs. Enfin, la startup devra naviguer dans un environnement réglementaire de plus en plus complexe, notamment avec l’entrée en vigueur prochaine de l’AI Act européen.
Perspectives pour l’avenir de l’IA en Europe
L’introduction en Bourse de LightOn pourrait bien marquer un tournant dans l’histoire de l’IA européenne. En ouvrant la voie à d’autres startups du secteur, cette opération pourrait catalyser une nouvelle dynamique d’innovation et d’investissement sur le continent. On peut imaginer que dans les années à venir, d’autres entreprises européennes spécialisées dans l’IA générative, le traitement du langage naturel ou encore l’apprentissage automatique suivront l’exemple de LightOn.
Cette évolution pourrait contribuer à renforcer l’écosystème européen de l’IA, en favorisant les collaborations entre startups, grandes entreprises et institutions de recherche. Elle pourrait également attirer davantage de talents dans le secteur, créant ainsi un cercle vertueux d’innovation et de croissance. À terme, l’Europe pourrait ainsi se positionner comme un acteur incontournable de l’IA mondiale, capable de rivaliser avec les États-Unis et la Chine tout en promouvant une approche éthique et responsable de cette technologie.